MOIS DE « L’ALPHABETISATION »

Chères rotariennes et chers rotariens,

L’analphabétisme est l’incapacité complète à lire et à écrire, le plus souvent par manque d’apprentissage. Il se distingue de l’illettrisme, terme utilisé quand il y a eu apprentissage de la lecture et de l’écriture mais que cet apprentissage n’a pas conduit à leur maîtrise ou que la maîtrise en a été perdue.(*)

L’analphabétisme est un véritable fléau que l’on imagine réservé aux pays « en voie de développement». Mais sait-on vraiment que proches de nous, en Europe, en France, nombre de personnes ne savent ni lire ni écrire, où s’ils arrivent à pratiquer ces éléments de base, ils ont du mal à comprendre le sens de ce qu’ils lisent. La difficulté pour dépister ces carences est principalement due à la discrétion, voire à la honte que les personnes qui en sont victimes éprouvent à le faire savoir. Elles utilisent la plupart du temps des subterfuges pour cacher ce qui, à notre époque de science et de progrès, est considéré comme une indignité.

L’analphabétisme et l’illettrisme engendrent souvent des problèmes d’employabilité. En 1995, une étude de l’O.C.D.E., Littératie, économie et société, effectuée dans plusieurs pays développés, montre que la proportion de personnes de 16 à 65 ans éprouvant des difficultés pour l’écriture, la lecture, ou l’utilisation des informations serait de 40,1% en France (la France est classée avant-dernière juste devant la Pologne), 20,7% aux U.S.A., 16,6% au Canada, 14,4% en Allemagne, 10,5% aux Pays-Bas, et 7,5% en Suède. Cette étude, qui ne porte pas exactement sur l’illettrisme mais sur la littératie, c’est-à-dire, de façon plus générale et d’après l’OCDE, sur l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités, n’a pas été diffusée par les autorités publiques en France.(*)

L’on raconte, mais je ne veux pas le croire, que devant le piètre classement de notre pays, certains industriels américains qui investissent en France ne souhaitent pas automatiser leurs usines craignant que les ouvriers ne sachent pas faire fonctionner les machines, faute de pouvoir lire et comprendre les modes d’emploi !

Conscients du lien qui existe entre analphabétisme et pauvreté, entre illettrisme et régression sociale, les Rotariens militent partout dans le monde pour imaginer, soutenir ou mettre en œuvre des programmes d’apprentissage du mot et de la parole. Cinquième des 6 axes stratégiques, l’alphabétisation est, depuis 1986, une priorité du Rotary International qui considère que c’est l’une des conditions requises pour maintenir la paix dans le monde : l’illettrisme n’est pas une fatalité.

C’est pourquoi le District 1740 a signé des conventions de partenariat pour la lutte contre l’illettrisme avec les Académies de Clermont-Ferrand et de Limoges. Ces conventions portent sur la pratique et la compréhension de la lecture par les enseignants de l’Education Nationale, auprès des élèves des établissements d’enseignement professionnel pour l’Auvergne, et auprès des élèves de cycles 2 et 3 de l’école élémentaire pour le Limousin. Nous souhaiterions étendre ce partenariat à la Dordogne, l’Aveyron et la Lozère mais ces trois départements faisant parties de trois académies différentes, pour ce faire il sera sans doute nécessaire de conclure un accord avec les Districts voisins dans un proche avenir. De plus en plus, les collaborations Inter-Districts devront être envisagées pour permettre une plus grande efficacité des grandes luttes que mènent les rotariens.

La route est longue et devant l’ampleur de la tâche, tous les rotariens doivent s’investir pour faire en sorte que, de l’avant-dernière place, notre pays arrive à la première !

Avec toutes mes amitiés,

Jean-Charles